Diagnostic

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Interventions

Le diagnostic précoce est un enjeu décisif pour mettre en place le plus tôt possible des interventions personnalisées. La Haute Autorité de Santé et la Fédération Française de Psychiatrie encadrent le dépistage et le diagnostic. Celui-ci est posé à partir de plusieurs signes cliniques, recueillis dans des situations variées et par différents professionnels.

Les manifestations du trouble du spectre de l’autisme chez l’enfant

 Certains indices peuvent se présenter et inciter à une évaluation.
Ceux qui sont identifiés avec un * se présentent de façon précoce soit entre 1 et 2 ans

>   Ne babille pas, ne pointe pas ou ne fait pas de gestes communicatifs à 1 an

>   Ne répond pas à l’appel de son nom *

>   Semble parfois être sourd *

>   Ne cherche pas à imiter *

>   Établit rarement un contact visuel *

>   Ne sourit pas *

>   Ne montre pas les objets à l’autre *

>   Perd des habiletés langagières ou sociales *

>   Établit difficilement des contacts avec autrui, semble indifférent aux autres

>   Semble préférer être seul

>   Ne demande pas d’aide directement

>   Résiste aux caresses

>   Éclate de rire sans raison apparente

>   Fait des crises de larmes, des crises de colère ou devient désemparé sans que l’on sache pourquoi

>   Résiste aux changements de routine

>   Est fasciné par les objets qui tournent

>   S’adonne à des jeux de manière obsessionnelle (ex : alignement d’objets) ou répétitifs

>   Ne semble pas savoir comment jouer avec des jouets

>   Ne craint pas les dangers réels

>   Porte un attachement démesuré à certains objets

Dépistage

Le repérage et le dépistage sont les premières étapes de la démarche, ils sont recommandés chez les enfants présentant des signes d’alerte ou un risque plus élevé de TSA. Les acteurs de la petite enfance tels que les pédiatres, les médecins généralistes ou libéraux, les CAMSP, mais aussi les professionnels amenés à recevoir les jeunes enfants jouent un rôle déterminant dans le repérage précoce de trouble du spectre de l’autisme.

Enfants devant bénéficier d’une attention particulière

Enfants nés prématurément
Enfants exposés à des facteurs de risque pendant la grossesse (médicaments : ex. antiépileptique, psychotrope etc.)
Enfants présentant des troubles du neurodéveloppement dans un contexte d’anomalie génétique ou chromosomique associée à l’autisme
Fratries d’enfants avec TSA

Un outil de dépistage simple, le M-CHAT-R (Modified Check-List for Autism in Toddlers, Revised) permet de dégager le niveau de risques (faible, moyen , élevé) qui permet d’indiquer l’orientation du diagnostic.

LE M-CHAT

Questionnaire pour les parents.
Veuillez remplir le questionnaire qui suit en vous basant sur le comportement habituel de l’enfant. Essayez de répondre à toutes les questions par OUI ou par NON. Si le comportement est exceptionnel (c’est à dire si vous ne l’avez observé qu’une ou deux fois seulement), veuillez répondre à l’item par la négative.

1. Est-ce que votre enfant aime qu’on le balance ou qu’on le fasse rebondir sur les genoux ?
2. Est-ce qu’il manifeste de l’intérêt pour les autres enfants ?
3. Est-ce que votre enfant aime grimper sur les choses, comme par exemple les escaliers ?
4. Est-ce que votre enfant aime jouer à faire coucou ou à cache-cache ?
5. Est-ce que votre enfant joue de temps en temps à « faire semblant » (par exemple : parler au téléphone, s’occuper de poupées ou d’autres choses) ?
6. Est-ce que votre enfant utilise parfois son index pour désigner ou demander quelque chose ?
7. Est-ce que votre enfant utilise parfois son index pour désigner ou indiquer son intérêt pour quelque chose ?
8. Est-ce que votre enfant joue de façon adéquate avec de petits jouets (ex. : petites voitures, blocs,…) sans limiter son comportement à les porter à sa bouche, les « chipoter » ou les laisser tomber ?
9. Est-ce que votre enfant vous apporte régulièrement des objets pour vous montrer quelque chose ?
10. Est-ce que votre enfant soutient le regard plus qu’une ou deux secondes ?
11. Est-ce que votre enfant semble hypersensible au bruit (par ex. en se bouchant les oreilles) ?
12. Est-ce que votre enfant sourit en réponse à votre visage ou à votre sourire ?
13. Est-ce que votre enfant vous imite (par exemple si vous faites une grimace) ?
14. Est-ce que votre enfant répond à son prénom quand on l’appelle ?
15. Si vous lui montrez un jouet de l’autre côté de la pièce, est-ce que votre enfant regarde dans cette direction ?
16. Est-ce que votre enfant marche ?
17. Est-ce que votre enfant regarde vers les choses que vous regardez ?
18. Est-ce que votre enfant fait des gestes inhabituels des doigts devant son visage ?
19. Est-ce que votre enfant essaie d’attirer votre attention vers sa propre activité ?
20. Vous êtes-vous déjà demandé si votre enfant était sourd ?
21. Est-ce que votre enfant comprend ce que les gens disent ?
22. Est-ce que parfois votre enfant regarde dans le vide, ou est-ce que son regard erre sans but ?
23. Est-ce que votre enfant observe votre visage pour vérifier votre réaction quand il est face à une situation inhabituelle ?

M-CHAT Explication

Le M-CHAT (ou Modified Chek-List for Autism in Toddlers) est actuellement considéré comme l’un des rares outils pouvant permettre un dépistage valable des premiers signes d’autisme. M-C.H.A.T., Le M-C.H.A.T. a été validé sur près de 1.300 enfants. Six items ont été identifiés comme pouvant prédire l’autisme. Ainsi, l’absence de certains comportements, ou des perturbations importantes de ceux-ci, doivent être considérés comme des signes d’alerte.

Parmi les 23 items, les items clé sont :
·  Item 2 : Intérêt pour les autres enfants
·  Item 7 : Pointage proto-déclaratif (pointer du doigt pour indiquer un intérêt dans quelque chose)
·  Item 9 : Amener des objets aux parents
·  Item 13 : Imitation ·  Item 14 : Réponse de l’enfant à son prénom quand il est appelé
·  Item 15 : Capacité à suivre le pointage de l’adulte

Une étude concernant 33.000 enfants est en cours aux Etats-Unis. A l’heure actuelle (2005), 4.200 enfants ont déjà été testés parmi des populations provenant de centres médicaux (pédiatres, médecins généralistes, …) et des centres d’intervention précoce. Si l’enfant échoue à 2 des items considérés comme prédictifs de l’autisme ci-dessus ou à 3 de l’ensemble des items, un suivi et une évaluation sont entrepris. Les données les plus récentes (mars 2005) démontrent une sensibilité satisfaisante du M-C.H.A.T. Le M-C.H.A.T. est actuellement considéré comme l’un des rares outils pouvant permettre un dépistage valable des premiers signes d’autisme parmi différentes populations d’enfants non sélectionnés. Le M-C.H.A.T. a été traduit en turc, japonais et espagnol. Une étude concernant l’utilisation du M-CHAT en chinois vient d’être publiée. Il sera important d’analyser les résultats des études menées en d’autres langues et cultures que celle américaine.

Avis important : nous n’avons pas trouvé de version française du M-CHAT. Nous l’avons donc fait traduire à partir de la version originale en anglais publiée sur Internet à partir de 2002. A cette époque, un tableau d’interprétation des réponses au questionnaire accompagnait le M-CHAT. Ce tableau n’est plus disponible sur les sites américains. En effet, ceux-ci publient gratuitement le M-CHAT mais demandent une participation d’environs 10 dollars pour recevoir une interprétation «on-line». Notre propos est celui de vous livrer des informations utiles et non celui d’interpréter des données moyennant un paiement. Nous estimons ainsi que le tableau interprétatif du M-CHAT doit être publié, comme ce fut le cas du tableau interprétatif du CHAT.Cependant, nous tenons à préciser que le M-Chat n’est pas conçu pour être interprété par les parents, qui effectuent les observations et notent les réponses aux items. Les parents concernés doivent consulter un service de psychologie ou de neuropédiatrie spécialisé pour l’interprétation des résultats, et notamment un «Centre de référence pour l’autisme».  M-C.H.A.T. : tableau de dépistage Questionnaire pour les parents. Veuillez remplir le questionnaire qui suit en vous basant sur le comportement habituel de l’enfant. Essayez de répondre à toutes les questions. Si le comportement est exceptionnel (c’est à dire si vous ne l’avez observé qu’une ou deux fois seulement), veuillez répondre à l’item par la négative.

Source : Robins, D., Fein, D., Barton, M., & Green, J., (2001). The Modified Check-List for Autism in Toddlers : An initial study investigating the early detection of autism and pervasive developmental disorders. Journal of Autism and Developmental Disorders. 31 (2), 131-144. 
Copyright : ©1999 Diana Robins, Deborah Fein, & Marianne Barton. 
Traduction : Mme Christine Thonon

Comment interpréter le M-CHAT ?
Ci-dessous la grille des réponses OUI ou NON qui représentent un échec au test. Si la réponse obtenue correspond à celle indiquée dans le tableau, l’item est considéré comme «raté». Les items en italique gras sont les items critiques, soit les items numéro 2, 7, 9, 13,14 et 15. Le test est « mauvais » si au moins 2 items critiques (en gras) sont ratés, ou si 3 items au total (peu importe lesquels) sont ratés, c’est-à-dire si les réponses correspondent à celles indiquées dans le tableau.

Grille de décodage : 1. Non 6. Non 11. Oui 16. Non 21. Non 2. Non 7. Non 12. Non 17. Non 22. Oui 3. Non 8. Non 13. Non 18. Oui 23. Non 4. Non 9. Non 14. Non 19. Non 5. Non 10. Non 15. Non 20. Oui

Avertissement pour les résidents de la Belgique : Le CHAT et le M-CHAT sont encore peu connus en Belgique francophone, ainsi que les signes précoces d’autisme. Beaucoup de professionnels de la santé sont incapables de reconnaître ces signes et de les considérer comme préoccupants. Cette méconnaissance est la cause principale de diagnostics trop tardifs. D’autre part, il faut éviter de tomber dans l’extrême inverse. N’interprétez pas les résultats vous-mêmes. Adressez-vous uniquement à des professionnels reconnus par ou rattachés à un Centre de Référence pour l’Autisme. En cas de doute, veuillez vous adresser aux responsables de notre asbl (02 / 673 03 12 – 02 / 771 47 71) qui vous orienteront vers des centres et/ou des professionnels spécialisés.

Les questions pertinentes :
2. Est-ce qu’il manifeste de l’intérêt pour les autres enfants ?
7. Est-ce que votre enfant utilise parfois son index pour désigner ou indiquer son intérêt pour quelque chose ?
9. Est-ce que votre enfant vous apporte régulièrement des objets pour vous montrer quelque chose ?
13. Est-ce que votre enfant vous imite (par exemple si vous faites une grimace) ?
14. Est-ce que votre enfant répond à son prénom quand on l’appelle ?
15. Si vous lui montrez un jouet de l’autre côté de la pièce, est-ce que votre enfant regarde dans cette direction ?

Diagnostic

Le diagnostic de l’autisme peut se faire dans les centres d’action médico-sociale précoce (CAMSP), les Centre Médico-Psycho-Pédagogiques (CMPP), les services de pédiatrie, de pédopsychiatrie, les médecins ou les psychiatres. Lorsque le diagnostic est complexe (désaccord en termes de diagnostic ou des interventions), il peut se faire en CRA (Centre Ressource Autisme), dans ses antennes régionales.

Les étapes du diagnostic

>   Diagnostic nosologique
L’identification de signes cliniques Il s’agit, dans un premier temps, de recueillir auprès des parents une description précise des comportements de l’enfant. Un des outils les plus utilisés est l’ADI-R (Autism Diagnostic Interview – Revised), un guide d’entretien qui est reconnu au niveau international. En complément, l’ADOS-2 (Autism Diagnostic Observation Schedule) peut être utilisé pour observer le comportement (communication, interaction sociale)

>   Diagnostic fonctionnel
Des analyses psychométriques, neuropsychologiques et orthophoniques complètent l’évaluation. Il permet de déterminer le profil, les compétences, les limites des capacités cognitives.

>   Recherche de troubles ou pathologies associés
Les TSA peuvent être associés à d’autres troubles génétiques, neurologiques ou métaboliques. Différents bilans peuvent permettre de les identifier. Ces évaluations doivent par ailleurs être réitérées régulièrement.

Le diagnostic chez l’adulte

Si une légère amélioration se fait ressentir dans le diagnostic des enfants, celui des adultes reste encore très marginal. Seulement 10% d’entre eux ont pu avoir un diagnostic. Les conséquences peuvent être dramatiques, beaucoup d’adultes se retrouvent avec un diagnostic différent, sont pris en charge par des structures psychiatriques ou dans des établissements non adaptés, sont médicamentés etc. Lorsque les troubles sont moins envahissants et qu’aucun diagnostic n’a été posé, le burn out autistique est un risque majeur. C’est généralement à ce moment-là que l’on suspecte un TSA.